En 63 textes, d « Acacia » à « Voyage », Philippe Claudel évoque autant
de parfums de l'enfance et de l'adolescence. Chaque évocation fait
resurgir un monde oublié, dont certaines traces demeurent : l'après-rasage du père, la crème solaire de la mère, les cheveux soyeux
des premières amoureuses, les Gauloises et les Gitanes, la cannelle des
gâteaux et du vin chaud, le charbon qui réchauffe, l'encre de l'écolier,
le foin des champs, le pull-over de l'oncle... Des senteurs douces ou
âcres, simples ou raffinées. Au fil du récit, se dessine un paysage de sapins, de champs à la terre noire et de rivières, et revit un monde de gens simples et vrais, pour lesquels leur lit de naissance est celui de leur mort. En leur rendant hommage, pour la première fois, et « malgré lui », Philippe Claudel se raconte. Il raconte ses origines, sa Nancy natale, Dombasle, la ville où il est né et habite toujours, ses parents, ses soeurs, comme il ne l'a jamais fait. |