Peste et choléra de Patrick Deville

Date de publication : Jan 25, 2013 2:36:19 PM

Quand Louis Pasteur expérimente avec succès le vaccin contre la rage, il ouvre de nouvelles etformidables perspectives à la biologie et à la médecine. Il chargera plus tard ses élèves ou disciples deprolonger ses recherches à travers le monde. Les jeunes pasteuriens partent pour de longs périples.Parmi eux, Alexandre Yersin, d’origine suisse (il est né à Morges en 1863), naturalisé Français pour lesbesoins de la science, qui se forme sur le tas et part très vite en Indochine, où il passera le plus clairde sa vie, loin des brouhahas parisiens et des fracas guerriers. Il multiplie là-bas les observationsépidémiologiques mais aussi bien géographiques, astronomiques ou météorologiques. C’est que cesjeunes gens sont curieux de tout, Yersin en particulier.Ami du politicien Doumer, Yersin se trouve à l’origine de la ville de Dalat, dans l’actuel Vietnam, puis ils’installe à Nha Trang pour y mener passionnément ses multiples activités de chercheur. Elevagebovin, culture de l’hévéa, des orchidées, de la quinine : il pourrait faire fortune mais tout va aufinancement des recherches et de l’Institut Pasteur créé entre-temps. La science l’absorbe, il n’aura nifemme ni enfant. Parfois il revient en Europe, mais c’est le plus souvent de loin, à la radio ou par les

journaux, qu’il reçoit l’écho des conflits mondiaux et de leurs atrocités. Il meurt en 1943, conscient

mais pas tout à fait amer que son nom n’aura pas la même gloire posthume que son maître, Louis

Pasteur, et demeurera essentiellement attaché à la découverte du bacille de la peste à Hong-Kong en

1894.

C’est cette formidable aventure scientifique et humaine que raconte Deville en croisant les périodes et

les personnages autour de la figure de Yersin.